Description
« …Paul, est-ce vrai ce qui nous arrive ?
Nous revoir ainsi au bout de nos vies… J’ai peine encore à y croire.
Et pourtant, au bout de l’allée, c’est bien toi que j’ai vu venir vers moi.
Non, pas vers moi. Vers personne à vrai dire.
Tu marchais. Tu avançais. Peu importait vers qui tes pas te menaient ; qui était au bout du chemin ; qui te regardait : il n’y avait plus personne vers qui tu allais…
Je l’ai compris au premier face à face de ces étranges retrouvailles : elle était en toi la grande faucheuse !
Pas celle qui coupe les vies d’un coup tranchant, mais celle qui, sournoisement, glane une à une les pensées et les souvenirs, les emmêle, les met en gerbe pour en faire de grands feux. Jusqu’à laisser se calciner doucement tout ce qui fit une vie ; jusqu’à faire « champ brûlé » de tout le passé de celui qu’elle étreint. » (p.9)
Et ce sont les traces de ce passé-là que Lucie, la narratrice, ne veut pas voir disparaître tout à fait. Avec elle, vont ressurgir l’Histoire et les histoires dramatiques qui ont marqué sa jeunesse liée à celle de ce Paul qu’elle vient de retrouver, atteint de la maladie d’Alzheimer : leur amour né dans cette guerre 1940-45, les déchirures qui suivirent dans de l’après-guerre, et puis sa quête pour retrouver l’enfant qui lui fut enlevé dès sa naissance dans l’une de ces « Fontaines de Vie» ou Lebensborn, ces maternités nazies conçues pour générer des êtres de race pure…
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